Twitter & Social Data, un outil pour surveiller la santé publique
Aujourd’hui, votre collègue s’est visiblement levé du pied gauche. Ostensiblement irrité, il a reversé sur vous une partie de sa tension lors de la réunion matinale qui s’est avérée électrique. Désormais vous aussi agacé, vous profitez de la pause café pour tweeter en quelques mots agressifs votre exaspération de commencer si mal la journée. Fin de l’histoire ? Sans le savoir, vous venez peut-être d’aider la science.
Twitter pour détecter des problèmes de santé ?
En janvier dernier, l’Université de Pennsylvanie publiait dans le journal renommé Psychological Science les résultats étonnants d’une étude portant sur la corrélation entre le ton employé par les utilisateurs de Twitter et des indicateurs de santé utilisés par les scientifiques. Le résultat ? Sur les 1300 comtés américains étudiés, l’étude met en lumière une relation extrêmement forte et proportionnelle entre l’anxiété exprimée par les internautes et le taux de maladies cardio-vasculaires. L’inverse est également vrai : là où les tweets sont les plus apaisés, la population est moins touchée par le problème. Plus surprenant encore: les données ainsi collectées permettent une prédiction plus exacte qu’en combinant les données de tous les facteurs traditionnels de telles maladies: le diabète, le fait de fumer, l’éducation et le revenu, ou encore l’obésité. L’explication est déjà connue : des facteurs environnementaux peuvent, au sein d’une communauté, favoriser l’anxiété, qui se propage aisément entre personnes et peut provoquer les maladies cardio-vasculaires. Et même si les personnes ayant tweeté leur irritation ne sont en fait pas exactement celles qui seront atteintes, car leur moyenne d’âge est bien inférieure à la population globale, c’est bien la première fois que ce problème de santé publique peut être surveillé avec autant de précision. Ouvrant ainsi un grand champ de possibles pour les autorités sanitaires, qui disposent ainsi d’outils plus fiables, plus rapides, et moins chers que ceux déjà existant pour exercer un simple suivi de la situation ou évaluer l’impact de politiques publiques.
De nouveaux horizons pour le Big Data
Nous n’en sommes probablement qu’aux balbutiements de l’utilisation des Social Data, ces quantités énormes de données crées chaque jour par des millions d’internautes en se connectant à leurs réseaux préférés, en communiquant entre eux, en s’exprimant et en se géolocalisant. Il est encore hasardeux d’imaginer les possibilités qui seront les nôtres dans les années à venir, rien que dans le domaine de la santé. On savait que les consultations sur Wikipedia des articles liés aux symptômes de la grippe permettaient de suivre son expansion. On sait désormais que l’analyse en masse de données même n’ayant a priori pas de rapport direct peut réinventer la façon dont la santé publique est scrutée, et dont les politiques publiques peuvent être évaluées.
Quelle sera la suite ? Si vous voulez un début de réponse, vous pouvez contacter nos experts ici.