

Après l'humanisme, le Dataïsme : La donnée au cœur de la prise de décision
Selon Yuval Noah Harari, professeur d’histoire israélien et surtout auteur du best-seller international « Sapiens : Une brève histoire de l'humanité », nous sommes en train d’entrer dans une nouvelle ère. Une ère où les algorithmes et les données vont peu à peu remplacer l’autorité qui se trouve actuellement dans les mains de l’homme. Voici un résumé des idées évoquées dans son article paru dans le Financial Times (FT.com).
Le Dataïsme : Ce terme ne vous dit peut-être rien, pourtant cette révolution est déjà en marche, partout autour de nous. Chaque jour, que ce soit à son domicile, sur son lieu de travail ou à la plage, en consultant nos e-mails, en répondant au téléphone ou en se baladant sur le web, nous absorbons d’immenses quantités de données. Puis, nous traitons ces données et les renvoyons à nouveau, comme des milliards d’autres individus et ordinateurs.
Pour les Dataïstes, qui voient l’univers tout entier comme un flot de données, le meilleur moyen de les gérer serait de créer un système universel de traitement de ces données. En effet, ils affirment qu’un système comprenant un nombre suffisant de données biométriques* combiné à la puissance informatique pourrait permettre de comprendre l’être humain mieux qu’il ne se comprend lui-même.
Les études scientifiques sur nos corps et nos cerveaux démontrent que les sentiments humains sont en réalité davantage des mécanismes biochimiques utilisés par tous les mammifères pour prendre des décisions, en calculant rapidement les probabilités de survie et de reproduction. Cependant, les sentiments ont toujours été la meilleure méthode de l’univers pour prendre des décisions, car aucun système extérieur ne pourrait mieux comprendre nos sentiments que nous-mêmes.
Aujourd’hui, l’humanisme perd peu à peu ses avantages pratiques et fait face à l’arrivée de deux vagues scientifiques : d’un côté les biologistes qui déchiffrent les mystères du corps humain, et de l’autre les informaticiens qui possèdent un puissant pouvoir de traitement des données. L’association de ces deux sciences donne lieu à la création de systèmes externes capables de surveiller et de comprendre nos sentiments mieux que nous-mêmes. Ce système en place, l’autorité ne sera plus détenue par l’humain, mais par les algorithmes.
Ce phénomène est déjà observable dans le domaine de la médecine. Prenons le cas récent de l’actrice Angelina Jolie. En 2013, après avoir effectué des tests génétiques, l’actrice a découvert qu’elle était porteuse d’une mutation du gène BRCA1, qui, selon les bases de données statistiques, engendre 87% de probabilité de développer un cancer du sein. Sans attendre le cancer, l’actrice a préféré faire confiance aux algorithmes et de procéder à une double mastectomie. Ce qui apparaît déjà dans la médecine surviendra probablement au fur et à mesure dans d’autres secteurs, et les humains pourraient finir par faire plus confiance aux algorithmes qu’à eux-mêmes et ainsi les laisser prendre leurs décisions au quotidien.
Concrètement, le but du Dataïsme est de pouvoir un jour comprendre le monde grâce à une suite logique de données. Cela pourrait être une sorte de Graal puisque cette théorie permettrait de créer un langage commun entre les scientifiques ainsi qu’un pont entre les académies, pour au final unifier toutes les disciplines scientifiques.
Vous avez un flot de données important à gérer ? Nous pouvons vous accompagner.
*les données biométriques sont des données à caractère personnel permettant d’identifier des individus (ADN, empreintes digitales, etc)
Source de l’article : http://www.ft.com/cms/s/2/50bb4830-6a4c-11e6-ae5b-a7cc5dd5a28c.html